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Tableaux des maladies professionnelles

Régime général tableau 71 BIS

Affections oculaires dues au rayonnement thermique associé aux poussières

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Tableau et commentaires
Tableau et commentaires

Description clinique de la maladie indemnisable (septembre 2001)

Ptérygion

Définition de la maladie

Le ptérygion est une néo-formation de la conjonctive se présentant sous la forme d'une hypertrophie vascularisée de la conjonctive du globe oculaire.

Diagnostic

Le terme ptérygion vient du grec "pterux" qui signifie aile. Le ptérygion a en effet l'aspect caractéristique d'une membrane conjonctivale épaissie, plus ou moins triangulaire, à base conjonctivale et à sommet tendu vers la cornée. Il se présente le plus souvent horizontalement dans le secteur nasal de la fente inter-palpébrale. Il est composé d'une tête adhérente non mobilisable, d'un col et d'un corps large, amarré à la conjonctive bulbaire mais mobile et n'adhérant pas aux plans profonds. Le corps est fibreux, dense, solide et présente de nombreux plis de tractions conjonctivaux.

Sur le plan clinique, le ptérygion survient chez l'homme, le plus souvent d'âge adulte, professionnellement exposé sous nos latitudes tempérées. Les signes fonctionnels sont discrets au début, sous forme éventuellement de démangeaisons ou de discrets larmoiements, d'œil rouge ou d'irritations localisées. Il peut aussi s'agir d'une sensation de gêne visuelle. Le diagnostic repose essentiellement sur l'observation visuelle du ptérygion par le malade lui-même, son entourage ou un médecin.

L'examen au bio-microscope (ou lampe à fente) recherche l'hyper-vascularisation convergeant vers la tête et les limites du ptérygion.

Il s'agit au niveau mondial d'une maladie à forte incidence dans les pays chauds, ensoleillés et poussiéreux. Le taux d'incidence augmente au fur et à mesure que l'on se rapproche des zones tropicales. Les radiations solaires, la poussière, la chaleur et la sécheresse, qui favoriseraient l'évaporation des larmes, sont les facteurs extrinsèques les plus évidents.

Evolution

Il n'y a pas de régression spontanée et l'évolution est généralement lente mais imprévisible et capricieuse, avec une progression du ptérygion jusqu'à la cornée tout en restant superficiel. L'atteinte de la cornée peut ne survenir que plusieurs années après l'apparition du ptérygion. Les signes cliniques d'évolutivité sont la turgescence, l'épaisseur, la vascularisation, la fréquence de poussées congestives, ou l'apparition de signes fonctionnels et la modification de la kératométrie.

Traitement

Le traitement médical n'est pas curatif mais se propose de retarder l'évolution. Des traitements par anti-mitotiques et corticoïdes locaux ont été proposés, éventuellement aussi pour prévenir la récidive après chirurgie. Le port de lunettes et de verres filtrants et teintés est aussi préconisé. La chirurgie est indiquée en cas de menace de l'axe visuel, d'astigmatisme gênant ou d'inflammation chronique mal supportée. Les techniques chirurgicales sont variées. Le problème majeur après la chirurgie est la récidive.

Facteurs de risque, facteurs d'exposition

L'exposition, à la poussière à l'origine de micro-traumatismes et au rayonnement solaire et thermique pouvant entraîner l'évaporation des larmes, est le facteur principal en cas d'exposition professionnelle.

Facteurs individuels

Il n'y a pas véritablement de facteur individuel bien connu. En revanche, la présence de ptérygion est évidemment plus grande chez les sujets provenant de zones d'endémie de cette maladie.

Estimation théorique du risque en fonction de l'exposition

Le ptérygion est une maladie peu fréquente en France en dehors des sujets provenant de zones géographiques d'endémie et en dehors des circonstances d'exposition professionnelle. Les professions limitativement énumérées sur le tableau de maladie professionnelle ne sont pas, a priori, les seules professions à risque.